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Argumentaire
Isolement, exclusion, ruptures, violences, manques de ressources, fragilisation des liens et de soutiens sociaux… Les expériences de la précarité fragilisent les personnes, favorisent l’apparition de troubles psychiques ou les accentuent. D’autant plus que dans des contextes de vulnérabilité, les conduites suicidaires sont souvent moins repérées et entendues notamment au regard des inégalités sociales et territoriales existantes. Face à ces effets cumulés, la précarité doit aujourd’hui être considérée comme un facteur majeur du risque suicidaire.
Les personnes concernées rencontrent souvent de nombreuses barrières d’accès aux soins en santé mentale. Les professionnels de l’action sociale, souvent en première ligne, sont confrontés à des expressions de souffrance majeure, sans toujours disposer des ressources, formations ou appuis nécessaires.
La prévention du suicide constitue aujourd’hui un sujet de santé publique important. Comment agir auprès des personnes en situation de précarité ? Comment identifier et prévenir les conduites suicidaires dans des contextes marqués par le non-recours, l’urgence ou la méfiance envers les institutions ? Quelles pratiques de prévention, de postvention ou de soutien sont spécifiquement développées auprès de ces publics ? Comment renforcer l’action des professionnels et l’étayage des personnes concernées ?
En complément de la revue Rhizome à paraître sur cette même thématique, cette journée d’étude propose de croiser les savoirs et les expériences au cours de trois tables ronde. La première dressera un état des lieux des connaissances existantes sur les liens entre la précarité et le suicide. La deuxième explorera les spécificités de la précarité et ses différents visages. La troisième se consacrera aux pratiques de terrains et aux modalités d’actions afin de prévenir les conduites suicidaires.
Programme
Émargement et accueil café (8 h 30)
Introductions (9 h)
- Pascal Mariotti, directeur du Vinatier
- Cécile Bertrand et Gilles Manuel, pôle prévention et promotion de la santé en charge de la santé mentale, ARS Ara
- Halima Zeroug-Vial, directrice de l’Orspere-Samdarra, psychiatre
Première table ronde : « L’impact de la précarité sur les conduites suicidaires » (9 h 30)
« Conduites suicidaires et vulnérabilités sociales, l’urgence d’agir »
Edouard Leaune, psychiatre, Vinatier
« Inégalités sociales de suicide : que montrent les données statistiques ? »
Jean-Baptiste Hazo, épidémiologiste, responsable santé mentale, Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Dress)
« De l’acculturation à l’ancrage de pratiques pour lutter contre les inégalités sociales et territoriales en santé mentale, le cas du 3114 »
Kushtrim Bislimi, psychologue, chargé de mission (pôle national), Inégalités sociales et territoriales de santé et postvention, 3114
Discutante : Cécile Omnès, psychiatre, Plaisir/Versailles
Pause café (10 h 45)
Deuxième table ronde : « Les différents visages de la précarité face au suicide » (11 h 10)
« Idées et conduites suicidaires des personnes migrantes en situation de précarité : déterminants psychiatriques, sociologiques, culturels et implications dans la dans la pratique clinique »
Camille Queneau, psychiatre, équipe mobile liaison psychiatrie précarité Pass psy, Centre hospitalier Alpes Isère
« Les spécificités du suicide en milieu carcéral »
Alexis Vanhaesebrouck, docteur en santé publique, Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeux sociaux, Université Sorbonne, Paris Nord
« La rue n’empêche pas le suicide »
Jean-François Krzyzaniak, patient expert et ancien de la rue
Spécificités du mal-être en agriculture et prévention des conduites suicidaires »
Romain Daviere, doctorant en sociologie, Sorbonne Université
Discutant : Morgan Fahmi, psychiatre
Déjeuner (12 h 45)
Troisième table ronde : « Prévention et postvention du suicide, une affaire collective » (14 h)
« Prévention du suicide et précarité : une approche partenariale de santé publique, l’exemple du 3114 »
Ruxandra Jorioz, chargée de projet Partenariats et missions territoriales, 3114
« Intervention brève, impact durable. La prévention du suicide en action »
Benoit Chalancon, infirmier, doctorant en santé publique
« Le silence des campagnes, ados en souffrance, précarité et prévention du suicide. Le rôle de l’équipe mobile ados en zone rurale »
Chloé Jourdain, éducatrice spécialisée, Morgane Boéte, psychologue clinicienne, Gaelle Chelet, assistante de service social et Tugdual Tanvez, infirmier, équipe mobile ado, Fondation Bon sauveur Bégard
« Trois regards sur le suicide : vécus, expériences et pistes pour mieux accompagner »
Pauline Vassallo, pairaidante et formatrice en santé mentale