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Introduction
Première partie – Les frontières du logement d’abord
Deuxième partie – L’urbanisme transitoire comme « laboratoire » d’une ville inclusive
Troisième partie – Penser des lieux ressources hors du logement pour soutenir les personnes
Argumentaire
Cette journée a pour objectif d’échanger sur les enjeux de transformation des champs du logement et de l’hébergement, mais aussi de réfléchir collectivement aux défis que pose l’évolution des visages de la grande précarité, aux possibilités qu’offre l’urbanisme transitoire et enfin, de mieux comprendre l’importance des lieux ressources.
Ainsi, la première table ronde sera l’occasion de dresser un « bilan » et de discuter des perspectives qu’ouvre la politique du Logement d’abord, mais aussi de ses limites. À quelles problématiques sont aujourd’hui confrontées les personnes directement concernées par la grande précarité, les opérateurs de l’hébergement et du logement et les professionnels de l’action sociale ? Quelles sont les réalités de terrain ? Sur ces dix dernières années, il apparaît qu’il y a une évolution de la sociographie du public dans les centres d’hébergement, empêchant l’application des principes du Logement d’abord. De plus en plus de familles, de femmes et de personnes migrantes (souvent issues de la demande d’asile) ont recours aux dispositifs d’hébergement. Ces dernières, généralement dans des situations administratives complexes et sans droit au séjour, sont vulnérabilisées par les procédures et se retrouvent sans accès au logement, voir même sans solution d’hébergement. Certains territoires inscrivent alors leurs actions dans une politique d’hospitalité et d’accueil s’inspirant de certains principes du Logement d’abord, tout en étant contraint par une politique migratoire restrictive dont les compétences ne relèvent pas des collectivités territoriales.
Lors du second temps de discussion, nous échangerons autour des possibilités et des défis posés par l’urbanisme transitoire. Des acteurs, notamment des bailleurs sociaux en lien avec ces collectivités territoriales, et parfois avec les services déconcentrés de l’État, proposent une offre de logement ou d’hébergement en mobilisant des bâtiments ou sites inoccupés, de manière transitoire. La vacance est alors utilisée pour héberger temporairement les publics les plus précaires et comme outil pour lutter contre le sans-abrisme et la pénurie de places d’hébergement. S’agit-il d’un nouveau modèle de prise en charge au sein de l’urgence sociale ? Quels liens existent-ils entre urbanisme transitoire et Logement d’abord ? Quels effets ont ces projets expérimentaux d’occupation temporaire sur les pratiques des intervenants sociaux, mais également sur les personnes directement concernées, sur leur pouvoir d’agir notamment ? C’est à ces différentes questions que nous tenterons de répondre, en nous arrêtant sur deux expériences locales : l’occupation temporaire du Château à Villeurbanne et le tiers-lieu solidaire des Grandes Voisines à Francheville.
Enfin, l’après-midi sera consacré aux initiatives qui permettent aux personnes en situation de précarité de pouvoir se retrouver, d’échanger, de se reposer… sans que ce soit leur habitat, aux lieux collectifs qui permettent de soutenir les personnes en dehors du logement. Alors qu’une critique souvent opérée à l’endroit du Logement d’abord est l’isolement que le logement peut produire chez ces personnes, il apparaît opportun d’échanger sur l’intérêt de ces initiatives. Que ce soit des lieux repères, des espaces psychosociaux, des lieux de répit, ils cherchent à offrir la possibilité d’un lien social soutenant, sans qu’il soit contraint, pour toutes les personnes en situation de précarité, qu’elles soient hébergées, logées ou non.
Programme
Ouverture et introduction de la journée, Nicolas Berut, chargé de mission politiques sociales du logement & Logement d’abord,Métropole de Lyon, Fabien Drouet, médiateur de santé pair, auteur et Romain locataire (Un chez soi d’abord)
Table ronde n°1 – Les frontières du logement d’abord
« Institutionnalisation des pratiques d’atténuation du sans-abrisme au Québec : stratégies de mise en œuvre, contraintes systémiques et limites inhérentes aux approches visant la stabilité résidentielle », Pierre Pariseau-Legault, professeur et chercheur au département des sciences infirmières, Univ. du Québec en Outaouais
« Migration, précarité et logement d’abord : enjeux et perspectives », Nicolas Chambon, sociologue, Centre Max Weber, Univ. Lyon 2 et responsable du pôle recherche, Orspere-Samdarra,
« Pour une politique d’hospitalité : du logement d’abord pour les exclus du logement », Benjamin Damasco, chargé de mission hospitalité, Métropole de Lyon
Table ronde n°2 – L’urbanisme transitoire comme « laboratoire » d’une ville inclusive
« L’urbanisme transitoire comme levier : enjeux, portée, limites et perspectives », Étienne Fabris, directeur général, GIE La ville autrement
« Le tiers-lieu “social et solidaire” : une nouvelle modalité d’action sociale ? », Salomé Cousinié, doctorante en science politique, Triangle, Univ. Lyon 2
« Le Château, un tâtonnement autour du droit à habiter », Aziliz Le Callonnec, doctorante en sociologie, Centre Max Weber, Univ. Lyon 2 et chargée d’étude, Orspere-Samdarra
Table ronde n°3 – Penser des lieux ressources hors du logement pour soutenir les personnes
« Quels sont les “lieux repères” des personnes logées dans le cadre du Logement d’abord ? », Julien Lévy, chercheur et co-porteur de la Chaire Publics des politiques sociales
« Révéler les moments et les lieux de la rencontre. Pratiques d’une équipe en mouvement », Émilie Duponchelle, coordinatrice logement d’abord du GRAP, de l’équipe AVRIL et Nolwenn Windrif, éducatrice spécialisée de l’équipe AVRIL, Audasse
« L’espace, un lieu repère pour (re)penser le soutien psychosocial », Élodie Gilliot, docteure en psychologie, psychologue et Valentine Remy, chargée d’étude, Orspere-Samdarra,
« “La case en +” à Lyon, un lieu communautaire et résidentiel pensé comme une alternative à l’hospitalisation en psychiatrie : un pari fou ? », Jean-Michel Beer, pair-aidant et membre du collectif « La case en + », Marion Orcel, coordinatrice, Chez soi d’abord Jeunes de Lyon, collectif « La case en + » et Romain Walter, directeur, Chez soi d’abord de Lyon, collectif “La case en +”