Présentation de l’outil
L’Orspere-Samdarra a proposé un temps d’échange autour de la thématique « Santé mentale et politique de la ville : comprendre pour agir » le jeudi 29 avril 2021 de 9 h 30 à 12 h. L’objectif de ce temps d’échange a été de s’accorder sur des définitions de la santé mentale et les caractéristiques qui seraient propres à certains territoires, notamment des « quartiers prioritaires de la politiques de la ville » (QPV). L’occasion de mieux appréhender les rôles de chacun dans le soutien de la santé mentale des habitants et envisager les mandats que les acteurs peuvent mutuellement se donner pour agir.
Interventions vidéo
- Introduction par Clémence Vivant, stagiaire en Master de Science Politique (Université Lumière Lyon II) à l’Orspere-Samdarra et Nicolas CHAMBON, sociologue, CMW, Université Lumière Lyon II, responsable recherche à l’Orspere-Samdarra
- Territoires et santé mentale : lecture d’une géographe par Magali Coldefy, chercheuse indépendante, en partenariat avec l’Irdes
- Organisation du système de soin et territoires par Pascal Mariotti, directeur général du CH Le Vinatier et président de l’Adesm
- Politique mentale et santé des villes par Marianne Auffret, directrice générale de l’Union nationale pour l’habitat des jeunes et vice-présidente d’honneur de l’Association Elus, Santé Publique et Territoires
Argumentaire
Depuis environ 30 ans, la santé mentale de la population est identifiée comme une préoccupation majeure de la politique de la ville. Avec les Atelier Santé ville (ASV), et aujourd’hui avec les conseils Locaux de Santé Mentale (CLSM), il s’agit de proposer aux acteurs du territoire des outils pour prendre en charge la santé mentale au plus près de la réalité de ces territoires et en dehors de la seule mission des hôpitaux et du secteur. Ce temps d’échange fait suite à une sollicitation de l’Orspere-Samdarra (observatoire santé mentale, vulnérabilités et sociétés) par la mairie de Rillieux-la-Pape pour interroger les problématiques de santé mentale sur son territoire ; notamment dans les QPV. L’expertise de l’observatoire sur la souffrance psychosociale sera ainsi présentée durant cet évènement au travers de cette recherche. En effet, les problématiques sociales impactent les modalités d’accompagnement social et de soin. Mais ce sont aussi les liens entre l’expérience de la précarité, de l’isolement, et la santé mentale qui seront discutés.
Cette thématique amène de nombreux questionnements. Quel est le rôle de la psychiatrie dans la prise en charge de cette souffrance ? Comment expliquer les inégalités de recours aux soins ? Pourquoi les taux de recours sont plus élevés dans les territoires bien dotés en matière de capacités et de ressources humaines en psychiatrie, où la prise en charge de la souffrance mentale est majoritairement gérée par des établissements spécialisés ? Quel est alors le rôle des acteurs de la politique de la ville ? Comment agir sur les déterminants sociaux de santé ? Aussi, seront discutés des « nouvelles » modalités d’accompagnement et de soin qui s’appuient sur les forces et les compétences des personnes. La politique qui en découle, misant sur les ressources et l’expérience des individus, impacte les dispositifs qui prennent en charge la souffrance. Le territoire est dorénavant moins pensé comme un déterminant populationnel, que comme une composante de l’environnement des personnes. Ce nouveau paradigme s’introduit dans la réflexion clinique, notamment au sein des équipes mobiles, ce que nous discuterons lors de ce temps d’échange.
Ces interventions ont été suivies d’un temps d’échange avec les participants.