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Argumentaire
L’arrivée croissante des mineurs non accompagnés (MNA) ainsi que des jeunes migrants en Europe, et notamment en France, met en exergue la nécessité à réfléchir aux différentes modalités de prise en charge et d’accompagnement de ces jeunes. MNA, « mijeurs », jeunes en recours : les difficultés à nommer ce public traduisent la complexité et la pluralité des situations dans lesquelles ils sont pris. Quels sont les enjeux autour de leur prise en charge ? Comment les accompagner ?
À l’échelle de la France, et plus particulièrement dans le cas de la Métropole lyonnaise, l’accueil et la prise en charge des jeunes dépendent de la reconnaissance administrative, de l’isolement et de la minorité déclarée. Ces procédures complexes sont souvent source d’angoisses pour les jeunes qui fondent leurs espoirs sur l’accès à un avenir meilleur. Leur parcours est marqué par une précarisation très importante des conditions de vie, d’hébergement et d’accompagnement notamment du fait de zones de flous politiques et juridiques. Cette situation impacte largement leur santé mentale, déjà fragilisée par des vécus traumatiques dans les pays d’origine et sur les routes migratoires. En réponse aux souffrances qu’ils peuvent vivre, les acteurs de la santé mentale œuvrent pour apporter un soutien adapté à ces jeunes durant les différentes étapes de leur parcours. Or créer un lien de confiance avec des personnes confrontées à la suspicion – accentuée par les procédures administratives –, prises dans une logique de survie et pas forcément familières avec nos conceptions du soin en santé mentale, est complexe. Dans ce contexte, quelles modalités d’intervention peuvent être mises en place pour soutenir et accompagner ces jeunes ? Comment adapter ses cadres d’intervention dans les domaines du soin ou du social ? Existe-t-il un enjeu à considérer la santé mentale de ces jeunes au-delà des cadres juridico-administratifs ?
Nous proposons d’explorer et éclaircir ces différents questionnements au travers de trois tables rondes. La première abordera les enjeux juridiques autour de la reconnaissance de la minorité et l’impact de ces procédures sur la santé mentale des jeunes. Elle s’attachera aussi à décrire les principaux troubles psychiques et symptômes des jeunes migrants. Par la suite, un deuxième temps permettra de discuter de l’accueil réservé à ces jeunes d’un point de vue politique, mais aussi pratique et organisationnel en mettant en avant des initiatives locales. Enfin, une dernière table ronde permettra de discuter de la prise en charge et du soutien en santé mentale en présentant des dispositifs à destination de ces publics.
Programme
Propos introductifs, Halima Zeroug-Vial, directrice de l’Orspere-Samdarra, Damien de Laforcade, directeur de territoire, Fondation OVE et Bertrand Ravon, vice-président, professeur des Universités, vice-président de la “Formation tout au long de la vie” (Université Lyon 2), chercheur (Centre Max Weber)
Table ronde n°1: Connaître et reconnaître les jeunes migrants, les enjeux de l’évaluation
« Complexités juridiques autour de la reconnaissance de minorité », Laurent Delbos, juriste, responsable plaidoyer pour l’association Forum réfugiés
« La santé mentale des mineurs non accompagnés. Effets des ruptures, de la violence et de l’exclusion », Mélanie Kerloc’h, psychologue clinicienne, le Comede
« Clinique de l’attente chez les adolescents et jeunes du monde », Daniel Derivois, psychologue clinicien, professeur des Universités en psychologie et psychopathologie (Université de Bourgogne)
Table ronde n°2 : Accueillir les jeunes migrants, enjeux politiques et initiatives citoyennes
« Les jeunes migrants en France face aux politiques d’exclusion », Xavier Crombé, responsable de la Mission France, Médecins Sans Frontières
« Protection de l’enfance et hospitalité, une politique d’accueil sur la Métropole de Lyon », Lucie Vacher, vice-présidente “Enfance, famille et jeunesse”, Métropole de Lyon
« Des initiatives citoyennes au centre de l’accueil », Yady Camara, militant associatif, ancien référent central du collège Maurice Scève et Nicole Smolski, médecin à la retraite, active au sein des associations Médecine et droit d’asile et Secours populaire
Table ronde n°3 : Soutenir la santé mentale, enjeux et complexité des prises en charge
« Parcours traumatiques et parcours de soin des mineurs non accompagnés : illustrations de prises en charge », Morgane Gindt, doctorante, psychologue coordinatrice CE2P, HPU Lenval et Ophélie Nachon, doctorante, psychologue coordonnatrice du centre régional du psychotraumatisme Paca Corse
« L’addiction chez les jeunes migrants en errance : parcours d’emprise et enjeux du lien », Ana Brunner, psychologue, Ligne 37 et Aurélie Lansiaux, médecin généraliste-addictologue, Sual (CH Le Vinatier)
« Soutenir la santé mentale des jeunes migrants : aller-vers et soin psychosocial », Lucile Berthaud, éducatrice spécialisée, Valentin Cugullière, psychologue et Pauline Fabregue, infirmière, équipe mobile en santé mentale à destination des mineurs non accompagnés de la Fondation OVE
Conclusion et perspectives, Élodie Picolet, docteure en psychologie, Orspere-Samdarra