Introduction
La santé des migrants en France
Aujourd’hui en France, les conséquences de la crise économique sur la santé et l’accès aux
soins sont prégnantes. Les inégalités sociales de santé s’accentuent chez les plus démunis. À cela s’ajoutent des réponses publiques souvent plus sécuritaires que sociales, notamment envers les populations en grande précarité tels que les personnes migrantes. Ces personnes accèdent de plus en plus difficilement au système de soins, avec pour conséquence une détérioration de leur état de santé.
L’observatoire de l’Accès aux Soins de la Mission France (Association Médecin du Monde)
a rendu une synthèse en octobre 2013 qui met en évidence qu’en 2012, plus de 30 500 personnes ont été accueillies dans les Centres d’accueil, de soins et d’orientation (CASO). Dans ces consultations, les médecins constatent que 43 % des personnes recourent trop tardivement aux soins et que 22 % ont renoncé à se soigner au cours des douze derniers mois de leur séjour. L’activité globale de ces CASO ne cesse d’augmenter, et pourtant ne représente qu’une partie des lieux de soins existants en France.
L’étude menée par l’INVS sur la santé des migrants en France fait état des différentes
facettes de la vulnérabilité des populations migrantes dont la situation particulièrement exposée des femmes migrantes, avec les risques périnataux, ou l’importance des pathologies mentales, et notamment des psycho-traumatismes parmi les patients migrants accueillis dans les centres de soins de santé mentale. Mais qu’en est-il réellement de l’accès aux soins psychiques pour les personnes migrantes en France aujourd’hui ? (…)