Je suis actuellement en deuxième année de mon internat de médecine générale.
J’ai un parcours un peu atypique. Avant de faire mes études de médecine, j’ai fait des études d’infirmier et j’ai dans ce cadre travaillé aux urgences médicales, psychiatriques et toxicologiques à l’hôpital Édouard Herriot à Lyon (69).
Pendant mes études de médecine j’ai choisi de faire le module optionnel Samu social et médecine humanitaire pendant lequel j’ai effectué un stage auprès de la Permanence d’Accès aux Soins de Santé (P.A.S.S.) Mobile Réseau social rue-hôpital de Saint-Joseph Saint-Luc.
Ces différentes expériences m’ont permis de prendre conscience combien la situation sociale des migrants est précaire et combien leur santé l’est également. Leur situation est, sur bien des aspects, complexe. Mais cela m’a aussi permis de m’apercevoir que, en tant que médecin, j’étais bien peu formé à ce sujet.
Ma future pratique professionnelle me permettra sans doute de prendre part à leur prise en charge. Mais elle nécessitera alors une vision globale pour que celle-ci soit la plus adaptée possible.
J’ai eu la possibilité pendant mon stage en psychiatrie au centre hospitalier de Montbrison (42) de pouvoir participer à des consultations au sein de la P.A.S.S. de l’établissement. Elle collabore notamment avec le centre d’accueil des réfugiés de Boën (42).
De manière récurrente nous recevions en consultation des personnes de parlant pas la même langue que nous. Au départ cette situation a été déstabilisante pour moi, car inhabituelle. Elle n’est pas sans poser un certain nombre de questions. Le colloque singulier est un temps particulier de la relation médecin patient. Comment peut-on adapter celui-ci à la difficulté de se comprendre ou à la présence d’un tiers pour communiquer ? Que pouvons-nous mettre en place pour faciliter cet échange ? L’entretien peut-il se réinventer ?
C’est à ces questions que je vais m’efforcer de répondre, en apportant d’abord un éclairage sur la structure, puis des éléments sur la relation entre le patient et le soignant et enfin d’envisager les différentes solutions possibles, sans prétendre à l’exhaustivité. (…)