Introduction
Plusieurs travaux ont montré un impact notable de facteurs sociaux (niveau de richesse, statut socio-professionnel, place dans la société) sur la santé psychique, dans le sens d’un état de santé qui se fragilise plus le niveau socio-économique est bas (J-L Roelandt, 2003). La population migrante est particulièrement touchée par des facteurs pouvant avoir un impact négatif sur la santé mentale. En effet, les motifs de départ du pays d’origine sont souvent liés à des vécus de violences (menaces, torture, discrimination, guerres etc…). Nous savons également que durant les parcours migratoires les personnes sont très fréquemment malmenées et victimes d’agressions. Enfin, dans le pays d’arrivée, la discrimination, le mal logement, les difficultés administratives peuvent également être source de souffrance.
Sur le plan psychique, ces événements peuvent provoquer de la détresse mais également participer à l’installation ou à la pérennisation de troubles psychiatriques avérés. Il a été montré que les troubles psychotiques ont une prévalence plus importante dans la population migrante (J. Henssler et al., 2019). D’autres travaux ont mis en évidence certains facteurs sociaux comme pouvant participer à la constitution de ces troubles parmi lesquels les antécédents de traumas (Van Os et al., 2010), mais aussi le statut de migrant et la discrimination qui en résulte (Leaune et al., 2018, Bardol et al., 2020). (…)