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Edito

Gladys MONDIERE

Année de publication : 2005

Type de ressources : Rhizome - Thématique : SCIENCES HUMAINES, Psychologie, Psychiatrie, TRAVAIL SOCIAL, SCIENCES MEDICALES, PUBLIC PRECAIRE

Télécharger l'article en PDFRhizome n°19 – Psychologues en tension (Juin 2005)

Enfance, travail, sexe, vie quotidienne et maladie mentale, la psychologie est-elle appelée à « guérir » sur tous les fronts en ces temps de bien-être obligé ? La question de la psychologisation du social traverse ce numéro, donc aussi et simultanément celle de la dépsychologisation des pratiques.

Cela n’est ni nouveau ni étonnant : comment prendre en compte la singularité du sujet et la situation dans laquelle il évolue, se constituant et se défaisant dans un même mouvement ?

Certes, nous sommes loin de 68, année où la psychiatrie divorce de la neurologie et se rapproche de la psychologie clinique, mais nous sommes toujours dans la continuité d’une histoire d’amour tumultueuse, Eros quand tu nous tiens… Présente depuis l’Antiquité, la psychologie a la grâce de toujours se définir comme une science jeune. Et pourtant quels antécédents, quelle longue histoire ! Son étymologie est ancrée dans la mythologie: Psyché, la superbe, avait fait des envieux, Eros en est tombé amoureux et Aphrodite, elle-même en fut jalouse !

Aujourd’hui, la tendance forte de médicaliser la psychologie continue d’insister, soit en l’instituant sous la tutelle de la faculté de médecine, soit en la chargeant des fonctions traditionnellement dévolues à la psychiatrie, par manque de moyens.

Par ailleurs le législateur a entrepris de légiférer sur les psychothérapies, afin de les ajouter au cursus universitaire, mais aussi d’encadrer leur coût par la sécurité sociale, comme dans d’autres pays.

Dans le champ de la précarité, on sait que les psychologues sont de plus en plus sollicités, tant du côté des travailleurs sociaux que des usagers ; ils jonglent, précaires auprès des précaires, allant parfois même jusqu’à « jouer » avec le marché au risque d’y perdre leur âme. Eros passe alors au-delà du principe de plaisir, cherchant à survivre.

L’identité des psychologues cliniciens s’en trouve profondément remaniée.

Plutôt que de les décrire comme dispersés aux quatre vents de la modernité, l’observateur  pourrait faire remarquer que l’aventure des psychologues commence toujours dans un passage, une transformation, une crise… Ne deviennent-ils pas malgré eux l’une des figures sensibles des évolutions de notre société et de ses systèmes de pensée ?

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