Pour ne pas rester sur nos habitudes, pour réfléchir sur nos pratiques, il nous a paru important de nous ressourcer à partir de la subjectivité, en écoutant ce qui fait violence à la personne.
Les témoignages ici recueillis indiquent comment s’en tire le sujet : celui ou celle qui a besoin d’aide, mais aussi le professionnel.
Apparaît alors la procédure d’aide dans sa crudité, dans ses effets de violence dont tous ne sont pas nécessaires ; le texte de Jean-Pierre Martin évoque les « violences pour le bien des personnes », cela doit interroger. Se ressourcer, c’est écouter, c’est évaluer, et une évaluation doit tenir compte aussi de l’écho en soi du témoignage.
Parmi ces témoignages, un seul est signé du nom de la personne aidée, co-signée par sa thérapeute ; les autres sont anonymes ou rapportés par les praticiens, cliniciens, chercheurs, certains s’impliquant fortement dans le récit.
Pourquoi est-il si difficile d’afficher publiquement son nom lorsque l’on passe dans les circuits de l’aide ? Est-ce seulement une forme de protection, une pudeur du thérapeute ? On peut penser, entre autres, que cette difficulté légitime la parole et la place reconnue aux associations d’usagers.
En tout cas, ces témoignages nous en disent plus que nous en attendions, ils touchent nos affects et notre pensée, ils altèrent notre état de bonne conscience auto justifiant nos pratiques, et relancent notre créativité de praticien.