Introduction
Le chez soi d’abord Métropole de Lyon a ouvert ses portes toute fin 2018. Suite à l’expérimentation conduite par la DIHAL (Délégation Interministérielle à l’Hébergement et l’Accès au logement) de 2011 à 2016, sur 4 sites dits “ historiques” (Paris, Toulouse, Marseille et Lille), il fait partie des 4 premiers sites à être déployé au niveau national (avec Grenoble, Dijon et Bordeaux).
La phase expérimentale avait pour objectif de valider un modèle d’intervention au bénéfice de personnes sans-abris, souffrant de troubles psychiatriques sévères, en leur permettant un accès direct au logement sans conditions. Cette validation a été réalisée par un comité d’évaluation (réuni le 5 juillet 2016) rassemblant notamment différentes directions de services ministériels (ministère de la santé, du logement, Dihal, ARS…) à partir de la présentation d’un rapport de recherche.
Après avoir passé l’essentiel de ma carrière à diriger des centres d’hébergement et de réinsertion sociale, c’est avec enthousiasme que je me suis proposé de piloter l’ouverture de ce programme sur le territoire de la Métropole lyonnaise. Mon intérêt était multiple, et entre autres choses, j’étais convaincu par l’idée de déployer un modèle qui avait fait ses preuves.
Après presque 5 années de pratique lyonnaise du chez soi d’abord, il m’a semblé opportun de présenter un retour d’expérience sur ce qui fonde la réussite du programme, c’est à dire le maintien en logement des personnes accompagnées (désignées par les intervenants comme des “locataires”) : conformément aux attentes du cahier des charge du chez soi d’abord, les locataires lyonnais se maintiennent effectivement dans 85% des cas dans leur logement, dans les 2 années qui suivent leur entrée dans le dispositif.
Néanmoins, qu’est-ce que se maintenir en logement désigne en réalité ? (…)