Au fondement de cette étude, un questionnement partagé par de nombreux acteurs émerge : que deviennent les bénéficiaires d’une protection internationale (BPI) une fois la protection obtenue ? Si de nombreuses études et actions portent sur les personnes en demande d’asile, elles sont moins, nombreuses à se pencher sur celles qui l’ont obtenu. Comment « s’intègrent-elles » ?
Destinées à rester en France, ces personnes basculent dans le « droit commun » et sortent des dispositifs de prise en charge spécialisés. Les problématiques qu’elles peuvent rencontrer sont appréhendables, mais peu visibles.
Afin d’avoir une visibilité sur les problématiques d’accès aux soins ainsi que sur la santé mentale des bénéficiaires de la protection internationale, la Direction régionale et départementale de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale (DRDJSCS) a sollicité l’Orspere-Samdarra pour mener une étude sur la région Auvergne-Rhône-Alpes en 2018. Dans le cadre de cette étude, une psychologue et un sociologue ont rencontré durant cinq mois les différents acteurs de la région en lien avec ce public. La méthodologie a consisté à suivre les « parcours » des personnes bénéficiaires de la protection internationale, de leur inscription dans la procédure de demande d’asile jusqu’à l’obtention de celle-ci. À chaque étape, l’étude pointe les défis rencontrés et les étudie en termes d’impact sur la santé mentale des personnes.
L’étude vise notamment à :
- comprendre comment les personnes bénéficiaires de la protection internationale accèdent aux soins après l’obtention de leur statut ;
- décrire les modalités d’accès aux soins en santé mentale de manière pratique sur le territoire régional ;
- valoriser les pratiques et dispositifs innovants qui prennent en compte la santé mentale de ce public.
L’étude a comme objectif de faciliter l’accès aux soins et la prise en charge en santé mentale des personnes nouvellement arrivées sur le territoire d’Auvergne-Rhône-Alpes, notamment :
- en facilitant le repérage des dispositifs de santé mentale spécifiques et non spécifiques sur les territoires (notamment par un inventaire des ressources existantes) ;
- en identifiant les problématiques et notamment les freins rencontrés par les personnes réfugiées qui peuvent avoir comme conséquence de limiter leurs accès aux soins de santé mentale. (…)