En guise de prologue… Gérard: l’impossibilité à habiter ailleurs que dans la relation ou dans un lieu de soin
Camille est travailleur social. Elle accompagne Gérard depuis février 2010 dans le cadre d’un
dispositif d’accompagnement social de proximité dans une ville de taille moyenne. Ce dispositif a été créé par l’association dans laquelle elle travaille pour accompagner vers le logement les personnes exclues des différents dispositifs classiques, les « incasables ». Gérard a la cinquantaine et est en galère depuis une dizaine d’années. Il demeure en contact téléphonique ponctuel avec ses deux enfants qui ont une vingtaine d’années. Il touche une pension d’invalidité comme seul revenu. Son état de santé est jugé très préoccupant et plusieurs pathologies somatiques sérieuses sont connues dès le début de l’accompagnement (hépatite, bronchite chronique sévère). Malgré cela, le traitement est peu suivi. Sa présentation est variable et il semble socialement isolé. Il consomme de grandes quantités d’alcool et de tabac ce qui peut entraîner assez régulièrement des difficultés de comportement. Il peut se montrer incohérent et parfois agressif verbalement lorsque certains sujets sont abordés par le travailleur social (budget, santé…).
Première sortie de dispositif après une période d’amélioration de l’état général : la crainte d’un effondrement ?
En février 2010 Gérard est accueilli sur la structure en contrat de stabilisation pour une durée de trois mois. Cette période lui paraît assez profitable du point de vue de l’accompagnant : les soins sont repris, l’humeur s’améliore. Trois mois plus tard, en mai, à la fin de son contrat de stabilisation, Gérard intègre une chambre dans un « hôtel au mois ». (…)