Quels dispositifs et modalités de prévention ?
En France, les suicides en prison représentent 1 % de l’ensemble qui survient chaque année. La dénonciation de ces chiffres par les médias est un excellent incitatif à la prévention, défi humain alliant des contraintes fortes et des opportunités.
La fabrique de la prévention doit faire face aux souffrances induites par les nombreux facteurs de risque des personnes détenues. À ceux-ci antérieurs à l’incarcération, se surajoutent, ceux qui sont liés au délit ou crime, ainsi que les événements de la vie carcérale, judiciaire et pénale. Mais souvent le fardeau de trop est constitué par les événements négatifs de la vie extérieure dont ils sont en partie exclus et auxquels ils assistent impuissants.
Malgré un contexte où le cloisonnement organisationnel est à la fois source de confidentialité et de danger, par le morcellement de l’information pertinente, de nombreux pays s’engagent avec des objectifs explicites et quantifiés pour réduire le nombre de décès par suicide. La France en fait partie avec deux plans en 2003 et 2009. Le premier a permis une réduction de 20 % en 2006 et 2007. Le second plan élaboré après une dégradation en 2008, a donné des résultats favorables jusqu’en 2014.
Parmi un cortège de nombreuses actions, la formation généralisée des personnels à l’intervention de crise suicidaire a été l’action la plus considérable complétée depuis 4 ans par la formation de codétenus de soutien dans une dizaine de prisons. Malgré des réserves légitimes, le milieu carcéral est certainement celui qui a la politique explicite de prévention la plus réelle et évaluée à ce jour en France.