Introduction
Depuis plusieurs années, la précarisation du Droit au séjour pour les personnes d’origine étrangère (hors Europe) est mise en œuvre.
Le faible taux d’accord des demandes d’asile (30,91% sur 2016) conduit des familles entières à une immense précarité sociale dans les grandes villes. Sans droit au travail ni à la protection sociale, ces personnes sont sans ressource, sans logement, et souvent sans solution personnelle d’hébergement. Pour les familles qui ont eu « la chance » d’être prise en charge en Centre d’Accueil des Demandeurs d’Asile (CADA), elles ont un mois pour quitter la structure à la suite du rejet de leur recours à la demande d’asile.
Sur le département où je travaille, à l’issue de leur séjour en CADA, elles sont conduites à l’hôtel pour quatre jours, puis sont livrées à elle-même, et sont souvent à la rue.
C’est dans ce contexte que nous les rencontrons en service social de secteur, service public départemental d’action sociale ayant pour mission générale d’aider les personnes en difficulté à retrouver ou à développer leur autonomie de vie. Parfois, nous les recevons quelques jours avant leur sortie des CADA à la suite d’une orientation des intervenants sociaux des centres d’accueil. Notre intervention consiste alors à les informer voire confirmer ce qui leur a été déjà dit en structure, que nous ne serons pas en mesure de leur proposer un toit pour leur famille lorsqu’elles auront quitté l’hôtel. (…)