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Les « territorialités migrantes » : un mode d’habiter en migration

Mareme NIANG-NDIAYE - Docteure en géographie et aménagement de l’espace Postdoctorante au laboratoire ART-DEV UMR 5281, Université Paul-Valéry, Montpellier

Année de publication : 2019

Type de ressources : Rhizome - Thématique : SCIENCES HUMAINES, PUBLIC MIGRANT

Télécharger l'article en PDFCahiers de Rhizome n°71 – Habiter, co-habiter (avril 2019)

L’essor de la mobilité spatiale s’est traduit dans le champ des migrations interna­tionales par une multipolarisation et une complexification des mouvements mi­gratoires (Simon, 1995 ; Tarrius, 2000). Ces changements, devenus une réalité dans toutes les régions géographiques et culturelles du monde, n’épargnent pas le Sénégal. Au cours des vingt dernières années, dans le sillage de la mondialisa­tion et de l’évolution de la situation socioéconomique et sociopolitique du pays, de nouvelles dynamiques migratoires s’y sont développées (Gonin, 1997 ; Fall, 1998 ; Sow, 2004, Robin et Ndiaye, 2010).

Au même moment, le verrouillage et la fermeture progressive des frontières européennes, à partir des années 1970, ont réduit les possibilités d’émigration légale des Sénégalais vers la France. Cela a occasionné le redéploiement des flux vers la Péninsule ibérique, notamment vers l’Espagne, à partir des années 1990 (Fall, 1998 ; Sow, 2004).

Un autre fait marquant de cette migration sénégalaise est l’ampleur et l’implication d’une pluralité d’acteurs, la diversité des profils, des trajectoires, des rythmes et des temporalités caractéristiques des flux (Robin, 1996 ; Timéra, 1996 ; Fall, 1998 ; Niang Ndiaye, 2014).
Pourtant, ces mutations majeures intervenues dans ce champ migratoire ne sont en rien spécifiques au Sénégal. Elles sont le reflet, à l’échelle mondiale, d’un renouveau du paradigme migratoire marqué par un fonctionnement des flux en modes territorialisés et multilocalisés (De Tapia, 1996 ; Ma Mung, 2000 ; Cortès et Faret, 2009). Aujourd’hui, les recherches s’orientent de plus en plus vers une « spatialisation du regard » (Simon, 2006) qui appréhende la migration plus en termes de continuité et de multipolarité qu’en termes de rupture.
La notion d’habiter qui, pendant longtemps, a incarné la sédentarité parce que se limitant à la seule dimension de la résidence, ne permettait pas de décrire cette réalité dynamique qu’est la migration (Cériani, 2003). Depuis, les recherches géo­graphiques contemporaines développées par Éric Dardel (1952), Olivier Lazzarotti (2006), Mathis Stock (2003-2004), Yi-Fu Tuan (1974), André-Frédéric Hoyaux (2002) et Philippe Gervais-Lambony (2003), qui font de l’habiter un processus multidimensionnel, cette notion semble être opportune pour prendre en compte le fait migratoire.

Dès lors, ce qui préside à cette hypothèse et qui nous intéresse, c’est qu’aujourd’hui l’habiter peut être compris comme la manière dont l’individu, et/ou les groupes d’individus, pratiquent les lieux et leur donnent du sens. Il y a alors nécessité de repenser « l’habitabilité » des individus dans un contexte migratoire marqué par un éclatement des lieux de vie, des espaces de pratiques et des représentations. Cette posture implique d’englober l’ensemble des lieux et des espaces de vie de ces migrants, non comme une succession de lieux sans rapports entre eux, mais comme un continuum de lieux signifiants, signifiés, reliés et articulés, qui place l’acteur-migrant au coeur du processus. Ainsi, les pratiques et les liens que les migrants établissent avec les lieux de vie d’ici et de maintenant (lieux de travail, de sociabilité, de consommation, d’échange, etc.) et ceux d’ailleurs et d’hier (lieux d’origine, lieux de migrations antérieures), constituent la trame spatio-temporelle de l’habiter.
À partir de la région métropolitaine de Barcelone (RMB)1 où nous avons mené des enquêtes et des observations de terrain dans le cadre de notre recherche doc­torale (2011-2013)2, l’objectif de cette étude est de saisir l’habiter des migrants sénégalais3 dans cet espace, au prisme de leurs formes de territorialisation et de socialisation entretenues, créées ou recréés en migration. Autrement dit, il s’agira de voir en quoi les territorialités4 construites en contexte migratoire éclairent les dimensions de l’habiter des Sénégalais à Barcelone.

La région métropolitaine de Barcelone : « un espace de travail, mais pas que… »

Vue de l’Afrique subsaharienne et particulièrement du Sénégal, la RMB constitue un lieu d’opportunités, d’emplois et de vie où les Sénégalais vont à la recherche de meilleures conditions d’existence depuis plus de trois décennies, et ce malgré la crise économique et financière qui a sévi dans toute l’Espagne à partir de 2007 (Niang-Ndiaye, 2014). Depuis la vague Haalpulaaren (des Pël fuladu du Sud du Sénégal) et les flux de Mourides5 en provenance du Centre du Sénégal (Sow, 2004), cet espace a vu s’installer progressivement, à partir des années 1990, des communautés sénégalaises issues de diverses régions du pays (Sow, 2004).
Cependant, cette installation progressive des Sénégalais à Barcelone s’est accompagnée, pour nombre de migrants, d’une vulnérabilité sociale. Bien qu’ils aient pour l’essentiel trouvé du travail dès les premières phases de la migration, cela n’a pas toujours suffi à leur épanouissement social (Niang-Ndiaye, 2014). Les premiers jours suivant l’arrivée sur le territoire catalan ont été pour beaucoup pour le moins traumatisants : affaiblissement ou absence de repères et de liens, parfois les plus banals, commencement d’une nouvelle vie sociale… autant de situations qui ont nécessité un intense travail d’adaptation et d’insertion sociale (Niang-Ndiaye, 2014).

Toutefois, avec le temps et grâce au rôle structurant des réseaux migratoires, beau­coup de migrants sont arrivés à reconstituer quelques repères sociaux. Ils sont aujourd’hui nombreux à vouloir « vivre à Barcelone comme s’ils n’avaient jamais quitté le Sénégal ».
Cependant, cette tentative de rétablissement d’un univers sociospatial familier semblable à celui du pays d’origine leur donne-t-elle la possibilité de maîtriser cer­tains lieux barcelonais et de se les approprier ? Les héritages socioculturels, qui interfèrent dans leurs rapports à l’espace, participent-ils d’une manière à territo­rialiser la RMB ? Car la territorialité migrante dont il est question ici fait forcément référence à cette transformation et réinterprétation de l’espace par les individus qui y inscrivent des marques, des marqueurs, des signes, des traces tout en lui conférant un sens qui leur est propre.

Hors de la résidence et du travail, les lieux de sociabilité entre identification et ressourcement

Même si les Sénégalais ne semblent visibles qu’à travers les espaces résidentiels et surtout les « quartiers ethniques » comme Bella vista (Las Franqueses del Val­lès) et Cerdanyola (Mataró), il n’en demeure pas moins qu’ils investissent d’autres espaces de la RMB. Nous pouvons percevoir sur les cartes les différents lieux construits à l’échelle de la RMB. Il s’agit principalement de quelques lieux mar­chands (épiceries, commerces « ethniques », restaurants, marchés hebdomadaires, lieux de vente des commerçants ambulants, salons de coiffure) et de lieux de sociabilité (restaurants, lieux associatifs). Dans le cadre de cette contribution, nous nous focaliserons sur ces derniers qui constituent les premiers vecteurs d’une « sénégalité » largement véhiculés dans le discours des migrants interviewés.

Les restaurants sénégalais : des lieux de sociabilité très marquée

Les jours de repos sont les moments idéaux pour sortir, se promener, aller voir des amis ou des connaissances, pour « prendre le thé », discuter des actualités du Sénégal ou prier ensemble… Si, la plupart du temps, ces pratiques se déploient au sein des quartiers de résidence, elles s’effectuent également dans les restaurants sénégalais, tous implantés dans la ville de Barcelone. Généralement associés à de petites « gargotes de rue », les restaurants sénégalais, à l’exception de Daru Salam, se sont tardivement installés à Barcelone. Mis sur pied par un duo de femmes sénégalaises en 1995, Daru Salam s’est d’abord implanté dans le quartier de Bar­celoneta sous la forme d’un « patio clandestin », avant d’être transféré dans le quartier de Sant Père Santa Catérina i la Ribera, vers 1998. L’apparition des autres restaurants s’est accélérée à partir des années 2000, probablement aidés par la synergie de Daru salam et d’autres établissements commerciaux tenus par des Sénégalais dans les quartiers environnants. Il s’agit particulièrement de Téranga6, de Jam Africa7 et de Djolof-Djolof8. Dans tous ces restaurants, les plats embléma­tiques quotidiennement préparés restent le thiéboudiène9 et le mafé10. Nombre de ces plats diffèrent parfois sensiblement de leur recette originelle afin de pouvoir s’adapter à une clientèle non spécifiquement sénégalaise. Ainsi remarque-t-on une intégration de plus en plus banalisée d’autres plats espagnols ou catalans dans les menus des restaurants comme chez Daru Salam, tandis que dans d’autres comme Djolof-Djolof, certains plats résultent d’un mélange de recettes espagnoles et sénégalaises. L’écriture des menus et la traduction littérale des plats sénégalais en espagnol, à l’image d’arroz con pescados y verduras11 pour désigner le thiébou­dienne, s’inscrivent dans cette logique.

En fonction des restaurants, les prix oscillent entre cinq et huit euros et s’avèrent bien moins élevés qu’ailleurs, ce qui attire davantage les Sénégalais qui peuvent éprouver un sentiment de gêne et un manque d’assurance à pénétrer dans d’autres restaurants. Hormis le fait de pouvoir manger les plats du pays, ces restaurants re­présentent pour nombre de Sénégalais des lieux de ressourcement importants. Les propos recueillis auprès de migrants rencontrés dans le restaurant Jam Africa nous renseignent sur la fonction identificatoire de ces lieux : ils prétendent que ce n’est nullement le fait de manger les plats du pays qui les pousse le plus à leur fréquenta­tion mais plutôt la possibilité qui leur est offerte de côtoyer d’autres compatriotes, de discuter, d’échanger et de boire un verre après une journée de travail. Ce sentiment de ressourcement est aussi perceptible à travers l’interconnaissance et les liens affi­nitaires qui existent entre migrants qui fréquentent ces lieux : le partage d’une même langue, le wolof (langue nationale du Sénégal), d’une même culture, des mêmes ha­bitudes alimentaires, fait de ces endroits des lieux de rencontres privilégiés. Ce rôle est d’autant plus marqué que les toponymies de ces établissements renseignent sur « l’esprit des lieux » : Daru Salam qui signifie « maison de la paix », Jam Africa, « la paix en Afrique », Teranga, « l’hospitalité », Djolof-Djolof, qui fait référence aux personnes appartenant à l’aire culturelle des Wolofs, sont autant de noms qui symbolisent une appartenance ethnoculturelle spécifique. C’est ainsi que cette appartenance spéci­fique est véhiculée par certains migrants pour faire découvrir à leurs connaissances, issues d’autres cultures, la culture culinaire sénégalaise.
Parallèlement, la très grande majorité de ces commerces s’est de plus en plus ouverte à une clientèle non spécifiquement sénégalaise. Cela est bien sûr dicté par des impératifs économiques, mais aussi par une question de recon­naissance de la part des autres membres du groupe. En effet, à en croire les gérants de ces restaurants, un large éventail de clients aux origines diverses est un signe de prestige très côté dans ce milieu, tout en permettant à leurs structures de s’inscrire dans une logique cosmopolite. Ainsi, on peut sans doute dire que ces restaurants représentent des lieux de forte identification sur le modèle de ceux qui prévalent au Sénégal, mais se recomposent sans cesse au contact du contexte barcelonais.

Les associations religieuses et communautaires : entre invisibilité et investissement

La création des associations par les Sénégalais à Barcelone peut être comprise comme un moyen pour favoriser la solidarité et la proximité sociale entre migrants et amortir les effets des changements induits par la migration. Contrairement aux restaurants où les marqueurs territoriaux sont visibles dans l’espace urbain bar­celonais, la grande majorité des associations, qu’elles soient communautaires ou religieuses, n’a pas de siège reconnu et officiel. Elle demeure, de fait, relativement invisible dans le paysage métropolitain barcelonais. Sur les vingt12 associations que nous avons répertoriées à l’échelle de la RMB, seules la Coordination des associa­tions sénégalaises de la Catalogne (Casc) et l’Association catalane des résidents sénégalais (ACRS) ont leur siège dans la ville de Barcelone.

Quant aux dahiras13, qui existent dans toutes les villes d’enquête, seuls quatre d’entre eux possèdent une maison ou un local loué qui fait office de siège. Les autres organisent leurs activités, réunions ou rencontres de manière itinérante dans les maisons de leurs membres. Généralement appelés Keur Serigne Touba14, ces sièges, répertoriés dans les villes de Terrassa, Sabadell et Barcelone, abritent les réunions hebdomadaires, les cours coraniques dédiés aux enfants des migrants, les événements religieux et servent aussi à accueillir les guides religieux venant du Sénégal, tout en constituant des abris provisoires pour leurs membres qui ren­contrent des difficultés à trouver un logement.

Pourtant, l’absence de signes extérieurs de « sénégalité » n’exclut nullement des formes d’appropriation, souvent « silencieuses » et parfois « éphémères », de l’espace par ces associations. L’organisation de fêtes religieuses à l’image de l’Aïd al-Kabîr et de l’Aïd el-Fitr15, de manifestations artistiques ou d’événements religieux, surtout organisés par les dahiras, notamment le Grand Magal de Touba16 et le Gamou17, constituent des temps forts qui cristallisent, ne serait-ce que le temps des festivités, des formes d’investissement de lieux souvent interstitiels de l’espace métropolitain.

L’exemple de l’ACRS montre une autre forme d’appropriation des lieux barcelonais. Devant son siège situé sur la rue de Sant Pere de Mitja, rien, à part une petite inscription du nom de l’association sur l’interphone, n’annonce sa présence au sein d’un bâtiment composé de deux étages. Toutefois, ce lieu est connu et fréquenté par beaucoup de Sénégalais provenant des villes environnantes de Barcelone et bien au-delà. Doté de quatre pièces, occupées par un président, un avocat, le secrétaire général et des adjoints, cet espace accueille quotidiennement des migrants et les accompagne dans leur insertion sociale et professionnelle : aides et conseils juridiques, soutien financier ou moral, aide dans la recherche de logement et de travail. Certains Sénégalais viennent y recevoir et y émettre des appels télé­phoniques à destination du pays, s’enquérir des nouveautés du Sénégal ou récolter des informations pour mener des actions militantes. Depuis 2011, les Sénégalais peuvent, à des calendriers flexibles, s’y procurer des passeports sénégalais. Cet exemple montre toute l’importance du local associatif, aussi bien dans la vie de ces migrants que pour leur reconnaissance auprès des pouvoirs publics et administra­tifs de la ville. Il leur permet d’obtenir plus facilement des aides et subventions ; en même temps, cela leur permet de s’autonomiser des autorités du pays d’origine, telles que le consulat du Sénégal, situé à Madrid. Le local devient dès lors un lieu intermédiaire, un « sas de ressourcement » pour ces Sénégalais en contexte migration. Il permet également, grâce aux ressources économiques, sociales et même politiques, d’articuler échelles locale, nationale et globale.

Conclusion

L’habiter des Sénégalais va au-delà des espaces résidentiels et prend corps dans divers lieux investis, appropriés par ce groupe, caractéristiques de véritables territo­rialités migrantes dans la RMB. Les Sénégalais s’approprient certaines portions de l’espace métropolitain, qu’il s’agisse des restaurants ou des lieux associatifs, et en font des territoires de la « sénégalité ». Ces lieux ne sont pas investis par hasard, ils répondent à un besoin de se retrouver dans un « entre-soi », lequel est à relier avec une logique identificatoire et de reconnaissance. Ces formes d’investissement sont aussi motivées par un besoin de se « faire une place » dans l’espace urbain barce­lonais. Même si les temporalités et les degrés de visibilité de ces lieux peuvent être extrêmement variés, ils participent au paysage de l’espace urbain barcelonais, dont la physionomie n’est modifiée parfois que de façon douce, souvent éphémère, mais répétitive. Cependant, ces formes d’investissement ne vont pas sans une recons­truction continuelle en lien avec le contexte sociospatial barcelonais, mais aussi au contact avec d’autres populations. Ainsi voit-on apparaître des compromis, des bricolages, des recompositions, traduisant une façon de consommer, de sortir et de se retrouver, caractéristiques de ces lieux et qui montrent finalement que l’habi­ter des Sénégalais à Barcelone n’a rien de statique et ne prend sens que dans une tension entre l’ici et l’ailleurs.

Notes de bas de page

1 Située au Centre-Est de la Catalogne, la Région métropolitaine de Barcelone (RMB), constitue l’une des plus grandes conurbations espagnoles. Elle abrite une population de 4 392 393 habitants répartis dans 164 municipalités en 2015. Elle représente 10 % du territoire de la Catalogne et concentre plus de 70 % de la population catalane (4,8 millions d’habitants) en 2015.

2 Le matériau empirique est issu d’une série d’entretiens de type biographique auprès de 30 Sénégalais, suivie d’une observation participante des lieux de l’habiter. L’enquête s’est déroulée dans 17 communes de la RMB où ce groupe était plus important : Villassar de Mar, Teai, Callella, Badalona, El Masnou, Las Franqueses del Vallès, Hopitalet de Llobregat, Barcelone, Premia de Mar, Mataro, Pineda de Mar, Granolles, Canovelles, Cerdanyola, Terassa, Sabadell, Malgrat de Mar.

3 Le choix des Sénégalais est justifié par le fait, d’une part, qu’ils sont, en 2011, le groupe subsaharien le plus représentatif au sein de la RMB (32 % de la population subsaharienne) et, d’autre part, que la RMB, a constitué, à partir des années 1990, leur principale destination en Europe.

4 Le terme territorialité fait ici référence aux travaux de Dimeo et Buléon pour qui elle est « un assemblage de territoires d’appartenance » (Di Méo, 2005, p. 38).

5 Les mourides appartiennent à une confrérie religieuse du Sénégal appelée « mouridisme ». Ils sont des fidèles dévoués à Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké (1850-1927), le fondateur de la confrérie, qui est l’une des figures religieuses de l’Islam au Sénégal.

6 Le restaurant Téranga est situé rue Nau, dans le même quartier que le Daru Salam, lui-même créé en 1996.

7 Le restaurant Jam Africa a été créé en 2010.

8 Le restaurant Djolof- Djolof a été créé en 2007, il se situe dans la rue Aulèstia i Pijoan dans le quartier de Gràcia.

9 Le thiéboudienne est le plat national du Sénégal. Ce plat est à base de riz, de poisson et de légumes. Il est littéralement appelé : riz (thieb), poisson (diène).

10 Le mafé est un plat traditionnel, il est notamment préparé dans la quasi-totalité des pays de l’Afrique de l’Ouest. Il est composé d’une sauce à base de pâte d’arachide, de viande ou de légumes, que l’on accompagne avec du riz blanc.

11 Signifie littéralement en espagnol, « riz au poisson avec salade ».

12 Il s’agit de : la Coordination des associations sénégalaises en Catalogne (CASC) ; l’Association catalane des résidents sénégalais (ACRS) ; l’Association des résidents sénégalais de la vallée Occidentale (Arsvo) ; l’association Planeta (AP) ; l’association Ñiodema Kafo (ANK) ; l’association Kandema Kafo (AKK) ; l’Association des Sénégalais de Manresa (ASM) ; le Groupe d’études et de réflexion sur l’Afrique (Geràfrica) ; l’association Moussa Molo Baldé (AMMB) ; l’Association d’immigrants africains de la vallée Orientale (Aiavo) ; l’association Oudiodial (AO) ; l’association Kéloumoulaye (Akel) ; Jama Kafo ; Musu Kafo ; l’Association culturelle des amis de l’Afrique de Granollers (Acaag) ; l’Association des amis de Ferrán de Terrassa (Aaft) ; l’associació Fuladuu Unió Fulbe Immigrants del Senegal (AFUDIS) ; l’association Mballodirene (AM) ; l’amical Dones senegaleses en Terrassa (ADST).

13 Les dahiras sont des regroupements ou des associations à vocation religieuse, issus des confréries établies au Sénégal.

14 Keur Serigne Touba signifie littéralement, en langue wolof, « les maisons de Sérigne Touba », qui n’est autre que le fondateur du mouridisme.

15 Contrairement à la fête de l’Aïd el-Fitr ou Aïd el-Seghir (petit aïd) qui symbolise la fin du ramadan, c’est-à-dire le mois de jeûne chez les musulmans, l’Aïd al-Kabîr, ou Aïd al-Adha (grand aïd), que l’on nomme aussi « Tabaski » en Afrique subsaharienne, représente, chez les musulmans, la fête du Sacrifice. Elle commémore l’alliance d’Abraham avec Dieu. Elle consiste à procéder à un rituel immuable depuis 4 000 ans, celui de l’immolation sacrificielle d’une bête, le j-j.

16 Le terme magal signifie étymologiquement, « glorifier » ou « commémorer » en langue wolof. C’est une fête religieuse organisée chaque année par les mourides en guise, d’une part, de commémoration des dures épreuves et souffrances endurées par leur guide tout au long de ses exils ; d’autre part, de recommandation de sa part. Ce symbolisme incite les migrants mourides résidant en dehors du Sénégal, à reproduire une telle manifestation dans les lieux de la migration afin d’en tirer les mêmes vertus que ceux qui le célèbrent à Touba (la ville sainte et de pèlerinage des mourides au Sénégal).

17 Ce rite commémore la naissance du Prophète de l’Islam. Que ce soit au Sénégal, ou ailleurs, beaucoup de musulmans le célèbrent à des dates différentes. Un rituel universel consiste toutefois à une manifestation nocturne où les oeuvres, réalisations et bienfaits du prophète sont chantés et glorifiés.

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