Je travaille dans une Permanence d’Accès aux soins de Santé (PASS), d’une grande agglomération, en tant qu’infirmière depuis quelques années maintenant, faisant partie d’une équipe pluri professionnelle, composée de 2 médecins qui travaillent à 0.5 ETP, d’une assistante sociale et d’une équipe de secrétaire.
La PASS a vu le jour en 2006, créée pour un public précaire, avec des difficultés d’accès aux soins… arrivée en 2016, le public accueilli avait déjà particulièrement évolué ; il est composé à ce jour de plus de 90 % de patients en situation d’exil. Ce public particulièrement vulnérable, à cause de l’absence de droits sociaux, parfois donc absence de statut, mais aussi et surtout car la plupart n’ont pas d’hébergement stable e vivent dans une précarité matérielle. D’autre part, ils arrivent après le plus souvent une trajectoire migratoire faite de violence physique, psychique, à laquelle s’ajoute la violence des conditions d’accueil en France, créant ainsi une vulnérabilité psychique.
La PASS a pour missions de faciliter l’accès aux soins, suivis, traitements et soutien social, dans l’attente de l’accès aux droits sociaux. La prise en charge est donc censée être transitoire et permettre à ces patients d’accéder au droit commun. (…)