Introduction
Une personne en situation migratoire, la plupart du temps, se déplace souvent seule, parfois
accompagnée par un mari/une femme ou un/des enfant(s), voire les deux. Les parcours
migratoires, dans une grande majorité des cas, sont des expériences traumatiques pour les
personnes qui les vivent. Dans ma pratique professionnelle quotidienne, en tant qu’Assistante
Sociale en pédopsychiatrie au CHS, je suis de plus en plus amenée à accompagner des familles, majoritairement des femmes seules avec leurs enfants, issues de la migration.
Je souhaite, au travers de ce mémoire, non seulement rendre visible l’histoire de ces mères que nous rencontrons dans nos services de pédopsychiatrie -celles que j’appelle « mère-courage » et leurs enfants « symptômes » qui portent « les fantômes » de l’Histoire-, mais aussi en laisser une trace. Je n’ai pas choisi ce sujet par hasard, mais plutôt parce que j’ai conscience qu’il peut résonner à certains endroits de mon histoire personnelle, ainsi que celle de la famille dans laquelle j’ai grandi, et de celle que je me suis construite. Je suis particulièrement touchée par le combat que ces femmes mènent quotidiennement depuis le départ de leur pays d’origine, et celui qu’elles ont dû bien souvent mener pour en partir. Ce combat perdure au quotidien pour pouvoir exister en tant que sujet dans le pays d’accueil, pour accéder à un statut, à un logement, aux droits et aux soins nécessaires pour elle et leurs enfants. Nous allons voir par cette étude que les soins pédopsychiatriques de ces enfants sont souvent révélateurs de parcours de vie difficiles. (…)