Introduction
Durant cette année d’enseignement du DIU « Santé Société migration », nous avons pu aborder diverses problématiques inhérentes aux phénomènes migratoires actuels, et ceci de manière transversale (tant sur le plan législatif que sur celui des situations rencontrées par les travailleurs sociaux). Au milieu de la complexité de ces questions, celle de la santé mentale, notamment sous ses aspects psychopathologiques, m’a interpellé, étant donné ma formation médicale actuelle en psychiatrie. Ainsi, j’ai voulu construire ce travail de mémoire de DIU autour d’une réflexion concrète à partir d’une situation clinique, qui est venue m’interroger à l’interface de ces problématiques.
Afin de situer le cadre de ce travail, il convient d’emblée de proposer une définition de la migration humaine, pour pouvoir évoluer par la suite avec une sémantique claire. Ainsi, de manière très pragmatique, considérons au départ la définition donnée par le dictionnaire Larousse :
« Déplacement de personnes d’un lieu dans un autre, en particulier d’un pays (émigration)
dans un autre (immigration) pour des raisons politiques, sociales, économiques ou
personnelles, et qui est le fait soit d’une population entière, soit d’individus s’intégrant dans un
phénomène de société plus large. ».
A partir de cette définition, la migration se conçoit donc comme une modification profonde et complexe de l’environnement dans lequel s’est construit l’individu et à partir duquel il va pouvoir, ou non, envisager son avenir. Et c’est dans ce processus que s’engagent les individus qui migrent et qui va venir parfois questionner, mettre à mal, ou impacter leur santé mentale. La santé mentale est une notion aussi difficile à définir, de nombreuses définitions ont été proposées – et, en guise de préliminaire à ce travail, on retiendra celle qu’a proposée J.FURTOS :
« Une santé mentale suffisamment bonne est définie par la capacité de vivre et de souffrir dans
un environnement donné et transformable, sans destructivité mais non pas sans révolte. » (…)