Depuis plusieurs années, l’Orspere-Samdarra constate les difficultés des publics les plus précaires pour accéder aux soins et plus particulièrement aux soins en santé mentale. Le public migrant représente aujourd’hui une nouvelle figure du débordement pour les professionnels qui l’accompagnent, mais aussi, et notamment, pour les dispositifs de soin chargés de sa prise en charge en santé. Toutefois, le contexte dans lequel arrivent les populations migrantes participe à créer ce débordement.
Tout d’abord, il s’agit d’un contexte de saturation des dispositifs de soin et, en particulier, des dispositifs de prise en charge en santé mentale. Ensuite, c’est l’inadéquation entre l’implantation de certains dispositifs d’hébergement pour demandeurs d’asile et les possibilités pratiques d’accès aux soins qui constituent un contexte de débordement pour des dispositifs soignants peu ou pas préparés à recevoir le public migrant. Enfin, l’intrication des différentes problématiques dans lesquelles sont prises les personnes migrantes rend la prise en charge globale de ces populations difficiles. Le public migrant vient reconfigurer les manières de prendre en charge, les manières de soigner.
Dans ce contexte, le territoire créé par la fusion des régions Auvergne et Rhône-Alpes représente un nouvel objet d’enquête pour l’Orspere-Samdarra. Les enjeux sont notamment de comprendre quelles sont les réalités territoriales de l’Auvergne et d’appréhender, de manière locale, les problématiques pratiques qui se posent dans l’accès aux soins en santé mentale des publics migrants ainsi que dans l’orientation du public par les professionnels qui les accompagnent.
L’objectif est de pouvoir, à la suite de cet état des lieux, proposer le soutien de l’Orspere-Samdarra aux professionnels du champ sanitaire et social du territoire de l’Auvergne qui travaillent avec le public migrant précaire en :
- identifiant les difficultés et points de blocage ;
- proposant des actions de sensibilisation, de coordination et de création d’outils qui répondent aux difficultés repérées ;
- poursuivant un travail de construction de réseau et de maillage en organisant des rencontres pluridisciplinaires et pluripartenariales.
Cet état des lieux a été financé en 2018 par l’Agence régionale de santé (ARS). (…)