I – PREAMBULE
1) La scène sociale
Pour un clinicien, il y a toujours « un sujet quelque part », c’est le credo de base, le fondement
du respect de chaque être désirant et souffrant en sa singularité, au delà ou à travers les
symptômes reconnus et classifiés.
Mais à une époque où l’on se heurte de plus en plus à une clinique de la disparition (du sujet)3,
il est important de se souvenir que l’apparition sur la scène sociale se fait par l’action et la
parole. La famille constitue la première scène où se noue le contrat narcissique qui permettra
ensuite d’explorer les mondes non familiaux. S’il y a toujours un sujet quelque part, il y a
toujours, aussi, une scène sociale pour y apparaître, y prendre sa place. C’est le credo de base en ses deux faces indissociables : « l’autre scène » (Freud) comme la scène sociale ont besoin l’une de l’autre pour prendre et sens et corps.
C’est pourquoi l’évidence muette doit parfois être parlée avec force : il n’y a pas de clinique
hors contexte social; l’institution soignante évolue avec lui comme les formes cliniques, les
modalités d’accès aux soins et le soin lui-même. Lorsque le contexte social change, le travail
clinique change, où alors il devient tout simplement inadéquat, il tourne à vide. (…)