Introduction
Le choix d’un sujet de mémoire n’est jamais anodin. Lors des différents modules proposés
dans le Diplôme Inter Universitaire « Santé, Société, Migration », mon intérêt portait sur le
registre du « savoir-être » plutôt que dans un savoir strict. Mon travail d’éducatrice en prévention spécialisée y est sans doute pour quelque chose. En effet, mon quotidien est jalonné de situations différentes où ce qui importe est autant la réponse apportée que la manière dont elle est amenée. L’intervention en prévention spécialisée se fait le plus souvent auprès d’individus ou de groupes d’origines ethniques variées (Afrique, Maghreb, pays de l’Est) mais aussi de Français en situation précaire et connaissant des problématiques polymorphes. Les jeunes avec lesquels je travaille bénéficient de l’apport de deux cultures : celle de leur parent immigré et celle de la France. Ils tentent de concilier les deux, les mélanger pour en tirer un bénéfice.
Aussi le champ culturel tient-il une place importante dans ma pratique professionnelle. Une
soixantaine de nationalités se croisent sur le quartier, il serait vain d’imaginer connaitre de
manière précise les us et coutumes de chacun. Dans ce cas, un savoir théorique n’est pas
suffisant. Même si au fur et à mesure des années, j’ai pu développer des connaissances, je ne
suis pas à l’abri d’incompréhensions et d’interprétations à « l’emporte pièce » sur un
comportement.
Les jeunes que j’accompagne et leur famille se trouvent en situation de mal-être, de fragilité,
souvent renforcée par des incompréhensions culturelles. Ils vont rechercher des solutions en
fonction de leur propre culture et créer, si le professionnel ne respecte pas ce choix, des
situations de tiraillements avec le pays qui les accueille. Par exemple, un système familial
différent, une prise en charge des soins psychiques réalisée « comme au pays », une éducation
des enfants très stricte sont des situations qui peuvent provoquer stigmatisation et exclusion.