INTRODUCTION
Une parenthèse s’ouvre dans un Centre d’Accueil pour Demandeurs d’Asile (CADA) sur Marseille où je travaille depuis 8 ans. Ce terme « parenthèse » m’est venu très rapidement dans ce travail, lorsque je parlais aux personnes du temps qu’elles passaient en CADA. En effet, le temps est comme suspendu, dans l’attente d’une convocation, ensuite dans l’attente d’une réponse, parfois d’une autre convocation et d’une autre réponse ; puis le temps s’accélère à la sortie du CADA. Parler de parenthèse montre que la vie n’est pas figée dans cette temporalité même si celle-ci est douloureuse pour les personnes et source d’angoisses : ne rien faire, des blocages dans l’apprentissage de la langue, des moments de solitude « je n’arrive pas à dormir », « j’ai mal à la tête », « je revois mon bourreau ». Une parenthèse se ferme pour continuer ou reprendre son chemin, une destination…
Le CADA fait partie d’une association religieuse qui se compose de plusieurs structures sociales. Il héberge les personnes depuis 2016 dans 14 appartements du studio au T5 en diffus dans Marseille, dont 7 sont dans un immeuble appartenant à l’association accessibles aux personnes à mobilité réduite. Jusqu’en 2015, le centre avait aussi des places en Hébergement d’Urgence pour Demandeurs d’Asile (HUDA). En 2016, l’association a répondu à un appel d’offre pour ouvrir de nouvelles places et les places de l’HUDA se sont transformées en place du CADA. Les missions des professionnels en CADA sont multiples : l’accompagnement social global pour les travailleurs sociaux incluant l’accompagnement à la procédure de demande d’asile des personnes. L’hébergement des personnes dépend de la réponse à la procédure de demande d’asile. Je reviendrai plus en détails, par la suite, sur la procédure. En HUDA, les professionnels sont missionnés pour un accompagnement social global, l’accompagnement à la demande d’asile des personnes se faisant à la Plate-forme d’Accueil pour Demandeurs d’Asile (PADA). (…)