Logement (d’abord ?) : quelle place pour la santé mentale des usagers ?
Le programme « Un chez soi d’abord », proposant un accompagnement pluridisciplinaire pour les personnes sans-abris porteuses de troubles psychiatriques, est désormais étendu au champ de l’action sociale à travers la politique du Logement d’abord. Celle-ci concerne l’ensemble des personnes mal logées et vise leur inclusion dans la cité par un accès direct au logement, s’opposant ainsi au modèle dit « par paliers » jusqu’alors dominant.
Cette évolution des pratiques, encadrée par les politiques publiques, s’inscrit dans le contexte plus vaste d’un renouvellement des conceptions de la santé mentale, qui dépasse la question des troubles psychiques, et fait du bien-être de la personne un souci partagé entre les professionnels du champ sanitaire, social et de l’aide au logement. Si la place de la santé mentale semble claire dans les pratiques de chez soi d’abord, comment l’intégrer plus largement dans l’accompagnement vers et dans le logement des personnes en situation de précarité ? Dans quelle mesure la question du rétablissement peut-elle s’étendre au champ de l’accompagnement social ? En quoi l’accompagnement vers et dans le logement participe-t-il du bien-être de la personne ?
Participation des usagers : quelle place pour la personne dans l’accompagnement au logement ?
La prise en compte de la subjectivité de la personne et de la singularité de son parcours est au cœur des nouvelles perspectives d’accompagnement social. Il est donc nécessaire de restaurer une place à la parole des individus et de considérer pleinement les savoirs et capacités dont ils sont dotés, dans l’optique d’établir une véritable collaboration entre professionnels et usagers. Ainsi la question de la participation de la personne est un enjeu désormais fondamental de l’accompagnement social. Comment penser et développer la participation des usagers dans l’accompagnement vers et dans le logement ? À quel(s) niveau(x) cette participation peut-elle se situer ? En quoi la participation et la restauration du pouvoir d’agir (empowerment) des individus contribuent-elles à un mieux-être et/ou à un meilleur accompagnement ? Quels liens peut-on établir entre participation, pouvoir d’agir et santé mentale des usagers ? Comment penser la question de la participation des usagers dans l’accompagnement vers et dans le logement ? (…)