Pourquoi un nouveau Rhizome sur l’accompagnement ?
Celui de Septembre 2005 décrivait l’extension de ces pratiques à effets positifs en termes de santé mentale. Ce numéro vient mettre les points sur les « i » : une telle extension est vitale et nécessaire, mais avec un côté ambigüe et inquiétant : elle se déploie sur la disparition des relations humaines ordinaires qui devraient aller de soi dans le travail, validant par son déploiement cette disparition. On peut en trouver une illustration dans le monde de « l’excellence » et de la compétitivité en lisant le texte sur le coaching des banquiers, et en miroir, celui sur les bénévoles accompagnant les emprunteurs vulnérables en difficulté financière..
Cependant le soin est non moins concerné. Pour mémoire, accompagner signifie : aller vers un partage du pain, partager une réalité substantielle qui nourrit autant celui qui donne que celui qui reçoit, partage vital ; au contraire, l’ex-compagnement, terrible néologisme proposé par Frédéric Mougeot, est la sortie de ce partage et caractérise la compulsion obsédante à diriger les patients…vers la sortie, en raison du turn over des lits hospitaliers raréfiés. (…)