Introduction
Il a beaucoup été question, ces derniers mois, du fait de la pandémie, de la santé mentale des
jeunes et en particulier des étudiants, qui ont payé un lourd tribut. D’une manière générale, et
en dehors de cette période inédite, « à l’instar d’autres groupes sociaux, les jeunes ont été décrits comme une population vulnérable1 eu égard, entre autres, à leur situation d’entre-deux. » Ils se situent en effet dans un espace de transition vers le monde des adultes, dans un mouvement d’autonomisation et de remaniement identitaire. Depuis les années 60, de nombreux travaux et études sont consacrés aux étudiants. Aujourd’hui, un certain nombre d’enquêtes2 ont ainsi pour cible ce public et visent à décrire et analyser ses conditions de vie et de santé. L’objectif de ces recherches est de contribuer aux politiques nationales mais surtout locales (les politiques des établissements d’enseignement supérieur et des collectivités territoriales). La population étudiante étant très nombreuse, d’aucuns s’accordent à dire qu’il s’agit là d’une question de santé publique. Les universités accueillent depuis longtemps déjà des étudiants réfugiés ou demandeurs d’asile mais les crises migratoires de 2010 puis les mouvements de population de Syriens fuyant leur pays en guerre ont renforcé et rendu visible cet accueil. Ainsi, depuis 2016, l’Université Rennes 2 reçoit ce public de migrants dans des dispositifs dédiés. Enseignante à l’Université Rennes 2 et responsable du suivi pédagogique des étudiants en exil en apprentissage de la langue française, nous constatons au quotidien les obstacles et défis auxquels ces étudiants doivent faire face. (…)