Introduction
Ce mémoire questionne le fonctionnement actuel de la prise en charge des mineurs non accompagnés et plus spécifiquement l’accompagnement des jeunes algériens dans ce dispositif. Durant mes années en poste d’éducatrice spécialisée dans un dispositif d’hébergement en diffus puis semi-collectif pour mineurs non accompagnés, nous avons été confrontés à des situations complexes de jeunes algériens nous révélant une autre date de naissance, de plus de 18 ans celle-ci, voire d’une autre identité. Parfois le seul moyen pour ces jeunes d’être à l’abri au sein d’un pays dans lequel ils résident illégalement est de dire qu’ils sont mineurs. Cette décision de se déclarer mineur est lourde de conséquences pour le jeune et (peut) impacte(r) sa vie future. Cette révélation a également des répercussions sur l’équipe éducative et remet en question le sens de l’accompagnement de ces jeunes. C’est ainsi que nous nous sommes demandés :
De quelle manière accompagner ces jeunes algériens qui nous confient être majeur dans un service de prise en charge pour mineurs non accompagnés ?
Ces questionnements infinis ont animé nos échanges en équipe et ont construit progressivement nos pratiques afin de s’approcher d’un accompagnement le plus juste possible, le plus éthique et le plus humain qu’il soit. Une structure répond à une commande qui elle-même résulte d’un système politique fluctuant. Nous devons sans cesse nous adapter, nous questionner afin de trouver un équilibre pour répondre à la demande (avec les moyens alloués) et assurer un accompagnement qui a du sens. (…)