Introduction
Les phénomènes migratoires constituent un sujet abordé, documenté et débattu dans la sphère médiatique. Chacun et chacune d’entre nous a, à un moment, était soumis à des images, à un article, à un reportage traitant des migrations. En ce sens, il est rare de croiser un individu dénué d’avis en la matière. Du moins, plutôt que de ne pas avoir d’avis, l’évitement de la discussion est lié à la crainte de froisser son auditoire. Le sujet des migrations est source de controverses et agite les passions comme les craintes, les angoisses et les préjugés. Pour autant que l’on en débatte la migration des individus est un fait. Elle a lieu à plus ou moins grande échelle, adopte différents canaux, influe plus ou moins sur telle ou telle société mais elle existe. L’homme, partout, de tout temps, migre. Nous migrons au sein des contrées, des territoires, à travers les frontières et par-delà les mers, les océans et les continents.
Je suis psychomotricien. J’exerce mon métier en pédopsychiatrie au sein d’un centre hospitalier, dans un service de consultations dédié aux troubles du neurodéveloppement.
J’exerce également mon métier au sein des murs de mon cabinet dans un cadre libéral. Je
rencontre donc de nombreux patients issus d’une diversité d’horizons, de parcours et présentant des problématiques diverses. Le neurodéveloppement est une classification légitime, en vogue, pour autant, la souffrance psychocorporelle n’a pas de frontière, elle non plus. Dans la pratique du soin, le développement psychoaffectif comme psychomoteur du sujet est imminemment empreint de son histoire et de son identité socio-culturelle et ne peut être essentialisé à la seule part du fonctionnement cognitif. (…)