INTRODUCTION
Assistante sociale de formation, je travaille depuis de nombreuses années en
polyvalence de secteur. Depuis les années 90, j’ai exercé sur différentes communes dans l’Isère puis dans le Rhône. Les étrangers ont toujours fait partie du public accueilli par le service social. Le terme de migrant, cependant, me semble beaucoup plus récent. Le droit des étrangers est en permanente évolution, il semble à chaque nouvelle loi se complexifier et durcir les possibilités d’entrer en France légalement et d’y résider. Depuis 2002, le statut de l’étranger s’est précarisé avec la multiplication des titres de séjour temporaire.
Cependant en tant qu’assistante sociale, il s’agit de recevoir des personnes à titre
individuel pour qui le statut au regard du séjour en France conditionne leurs droits
sociaux et par conséquent leurs conditions de vie.
Durant mes premières années d’exercice professionnel, dans l’Isère, nous proposions une visite à domicile avec l’assistante sociale de l’ASSFAM pour les primo-arrivants, généralement dans le cadre du regroupement familial. Si les familles acceptaient cette proposition, nous nous rendions chez elles pour échanger sur leurs besoins en arrivant en France en termes de formation linguistique, logement, emploi… Cet accueil pouvait se définir comme une offre de service. Nous allions voir les gens chez eux, c’étaient eux qui nous accueillaient à leur domicile. Petit à petit, cette pratique a disparu.
A travers cet exemple du service social, la disparition de cette visite peut symboliser
l’évolution de l’accueil réservé aux étrangers sur le territoire national. Et il s’agissait là d’étrangers en situation parfaitement légale. (…)