Introduction
Saint-Dizier, située sur l’axe Paris-Strasbourg de la RN4, est la ville la plus peuplée de Haute-Marne – 23 382 habitants en 2018 –. Autrefois connu pour un passé métallurgique florissant et berceau des glaces Miko, la ville a longtemps été une halte bienvenue sur la route des vacances estivales du Nord vers le Sud de l’Europe : flux migratoires saisonniers, certes, mais néanmoins conséquents. Toutefois, ce sont les Trente Glorieuses et ses besoins de main d’œuvre grandissants qui ont refaçonné son paysage urbain. La première ville nouvelle de France, créée sous l’impulsion du préfet Edgar Pisani (1918-2016), a vu le jour dans le quartier du Vert-Bois dans les années 50. Dès lors, ce quartier n’a cessé d’accueillir des travailleurs étrangers, puis leurs familles, et aujourd’hui les demandeurs d’asile et réfugiés.
Le Schéma National d’Accueil des Demandeurs d’Asile (SNADA) du 21 décembre 2015 visait, entre autres, une répartition équitable des places d’hébergement pour les demandeurs d’asile sur le territoire. La région Grand-Est dont fait partie Saint-Dizier a ainsi décliné le SNADA en SRADA pour faire face à la pression migratoire de cette période : 1,2 million d’arrivées de migrants sur le sol européen (Eurostat). En conséquence, les missions des structures sociales locales ont évolué. La Résidence Sociale du Clos-Mortier, ancien foyer de travailleurs migrants (FTM) accueillant des retraités à faibles revenus, a ouvert un hébergement d’urgence pour demandeur d’asile (HUDA) tandis que Relais 52 – Centre d’Hébergement et de Réinsertion Sociale (CHRS) – devenait également Centre d’Accueil et d’Orientation (CAO) puis Centre d’Hébergement Réfugiés (CHR) incluant une section adultes et une section Mineurs Non Accompagnés (MNA). (…)