Introduction
“Excision parlons-en !” est une association loi 1901, créée en 2013, qui œuvre en faveur de
la disparition de l’excision et des mutilations sexuelles féminines (MSF). Elle est l’une des
associations françaises qui lutte contre ces pratiques, participe, plaide et favorise
l’éradication des MSF dans le Monde. Les MSF sont généralement pratiquées dans des
pays d’Afrique et du Moyen-Orient, et l’UNICEF estime que 30 millions de filles risquent
d’être victimes de MSF au cours des dix prochaines années dans le Monde. Si l’acte de la
mutilation est le plus souvent pratiqué dans le pays d’origine, les mutilations sexuelles
touchent aussi des femmes nées en France de parents originaires de pays où les MSF sont
pratiquées. La grande majorité des femmes déjà mutilées vivent dans leur pays d’origine,
mais on estime que 5% d’entre elles vivent en Europe, dont environ 53 000 en France.
La loi française sanctionne toutes les pratiques de mutilations sexuelles féminines. On peut se demander si les filles et femmes sont aussi protégées lorsqu’elles fuient leur pays et
demandent l’asile en France, pour des craintes liées à l’excision et aux mutilations
sexuelles. Durant la procédure d’asile, les femmes sont généralement accompagnées par divers intervenant.es. C’est ainsi que se mêlent les scènes juridique, sociale et thérapeutique, où les professionnel.les sociaux, les soignant.es, les juges et les fonctionnaires de l’Etat collaborent pour accompagner les femmes exilées. Les travailleurs sociaux comme moi, se forment sur le terrain concernant ces thématiques intimes que sont les mutilations sexuelles féminines. Qu’en est-il des autres professionnel.les du maillon de l’accompagnement, de l’aide, de la justice et du soin ? (…)