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Rhizome n°84 – Échappées artistiques (février 2023)

Résumé du numéro :

Ce numéro de la revue Rhizome explore différentes formes d’expressions artistiques. Certaines affichent des vertus thérapeutiques, d’autres ont des visées politiques ou sont reconnues dans le domaine de l’art.

La lecture de ce numéro nous encourage à ne pas chercher à circonscrire ces expressions a priori à tel ou tel champ, mais plutôt à les valoriser comme autant d’échappées créatives.

Artiste du numéro : André Robillard

C’est lors d’un entretien au Fort de Vaise (Lyon), dans le cadre d’une exposition
organisée par le collectif Art Brut en compagnie qui exposait certaines de ses
œuvres, qu’André Robillard a accepté de nous raconter son parcours artistique.
Né en 1931 à Maltournée (Gien), il est tout d’abord interné en psychiatrie jeune et
arrive à l’hôpital en tant que patient, lieu qu’il n’a jamais quitté depuis. Vivre au
sein d’un hôpital psychiatrique, depuis (presque) toujours il y est habitué. Il s’y
sent libre et indépendant. Son statut à quant à lui évolué : de patient, il est devenu
ouvrier ; des services de soin, un logement annexe au sein de l’enceinte de l’établissement
lui a été attribué. C’est en assemblant des matériaux de récupération
qu’il commença à créer ses premières œuvres : des fusils. Repéré par Jean Dubuffet,
son approche artistique a été reconnue et il est aujourd’hui l’un des plus grands
artistes d’art brut. Ses œuvres sont exposées dans de nombreux musées jusqu’à ce
jour. André Robillard sculpte et assemble, mais pas que : il dessine, parle le martien,
joue différents instruments de musique… Cette diversité d’attraits pour les
expressions artistiques nous permet également de le rencontrer sur scène dans
le cadre de pièces de théâtre musicales et improvisées. Il n’aurait jamais imaginé
être reconnu en tant qu’artiste, ce statut a changé sa vie.